C’est un débat sourd et un débat de sourds qui oppose actuellement décideurs locaux et architectes à propos du quartier de la gare, et en particulier à propos de l’éventuelle conservation du tri postal.
Maitre Michel, acteur politique et télévisuel local, nous a éclairé de sa lanterne dans l’édition de l'Est Républicain du jeudi 30 Novembre concernant sa position citoyeno-politique en faveur de la destruction de cette archive encore en place du courant rationaliste.
Fidèle client du marchand anti-arnaque qu’est Julien Courbet, il a déballé ici un argumentaire racoleur faisant preuve de peu d’estime pour la clairvoyance de ses électeurs dont il se doit de ne pas douter. Poujade n’aurait pas mieux fait à son époque pour tenter de rallier à sa cause des citoyens économes de réflexions.
Toutefois ce n’est pas en qualifiant ce bâtiment de «sanisette géante» (sic) que son intérêt historique faiblira. Ce n’est pas non plus en qualifiant les instigateurs de ce débat de «bobos», terme flou mais considéré comme péjoratif dans sa bouche, qu’il va réussir à apaiser la polémique naissante. Bref, ce n’est pas en fustigeant l’ensemble de ce débat qu’il en évitera sa médiatisation.
A l’encontre de son camarade André Rossinot, qui évolue en silence sur ce sujet, il exhibe au grand jour un débat qui resterait bien uniquement architecturalo-politique. Et c’est bien là la force populiste de Me Michel, remettre au niveau zéro un dialogue peu accessible à l’ensemble de ses concitoyens.
A l’instar des plus grands annonceurs, il sait choisir ses mots pour vulgariser un débat qui a beaucoup plus de potentiel que ce que l’imagine notre apprenti publicitaire.
En effet si pour lui il s’agit d’une sanisette admirée par quelques «bobos» hébétés par une culture trop exclusive, il s’agit plus objectivement de la naissance d’un véritable débat civique voulu par des citoyens soucieux de l’avenir de leur ville et la préservation de leur patrimoine.
Maître Michel nous offre ici l’accès idéal à la mise en place d’un véritable échange démocratique ayant pour point de cristallisation la conservation du tri postal. Cet échange peu souhaité des décideurs locaux, plus au service de lobby bétonneurs que d’une réelle pertinence de projet de ville, prend une tournure de plus en plus médiatique et populaire.
C’est pourquoi L’Urbu Berlu met à disposition de ses concitoyens un blog qui permettra de confronter ses points de vue, affirmer ses opinions, lancer de véritables débats éclairés par la pratique quotidienne de la ville, des témoignages de vie passée dans le quartier de la gare, à l’ombre du tri le jour, à sa lueur la nuit.